Voilà un projet surprenant !
Une petite place tranquille et silencieuse du 7ème arrondissement, formant le parvis de l’église Saint-Thomas d’Aquin, une façade discrète et sobre de seulement 15m de long, un porche, une ruelle.
Rien ne permet d’imaginer que cette façade modeste dans ce quartier cache 9 000 m² de terrain sur lequel sont construits 16 000 m² de planchers.
Sur ce terrain, a été construit au XVIIe siècle le couvent parisien des Dominicains Réformés, dits les Jacobins. Au XVIIIe siècle, il est encadré sur toute sa périphérie par des hôtels particuliers « entre cour et jardin », typiques du quartier, et rendant ainsi invisible du public les bâtiments du site. C’est la raison pour laquelle le site, toujours occupé par les religieux au début de la Révolution Française, a été réquisitionné par les révolutionnaires pour que leurs têtes pensantes – le Club des Jacobins – y tiennent leurs réunions.
Après la Révolution, l’armée a occupé les bâtiments jusqu’à son déménagement dans le Pentagone à la française, à Balard, en 2015. Après avoir été musée de l’Artillerie au XIXe siècle, le site fut occupé ces dernières années par la Direction du personnel de l’Armée de Terre et les Services de Renseignement de La Défense.
La Fondation Nationale des Sciences Politiques a acquis en 2016 l’ensemble immobilier pour quelque 90 millions d’euros. Elle compte y rassembler la presque totalité de sa vingtaine de sites d’enseignement et de recherche éparpillés dans le quartier.
Le projet confié à REP et à ses sous-traitants consiste à :
- Restructurer l’ancien couvent, classé Monument Historique : création de verticalités, renforcement de planchers et de murs de refend. Ceci nécessita de la part des équipes REP de jongler entre le béton, la maçonnerie, la charpente métallique et la charpente bois. Même les cloisons en pans de bois devaient être préservées !
- Reprendre par phasage en sous-œuvre, au moyen de poutres sur tabourets, puits blindés, voiles masques et micropieux, les porteurs des bâtiments pour les approfondir d’un ou deux niveaux de sous-sols,
- Construire une bibliothèque autour de gigantesques gradins y amenant la lumière, au sous-sol de la plus grande cour,
- Construire un bâtiment neuf de 3 niveaux sur 2 sous-sols émergeant de cette même cour, paré de murs-rideaux qui laissent apercevoir, au travers des vitrages, les façades patrimoniales conservées le ceinturant.
De plus, REP coordonne les études et pilote l’exécution des corps d’états secondaires, comme :
- Les lots du clos-couvert Monument Historique : restauration de charpente bois et de couverture intégrant des lucarnes moulurées que le charpentier a su faire renaître,
- Le lot Pierre de taille Monument Historique : reconstitution du cloître en pierre de taille, après une dégradation de l’Armée qui l’a recoupé en une multitude de pièces et a couvert les pierres d’une dizaine de couches de peinture à la « service militaire »…
- Les lots Cloisons vitrées feu, de manière à recouper les volumes tout en conservant les belles perspectives d’antan et amener un maximum de lumière au cœur des surfaces utiles,
- Le lot Cloisons vitrées acoustiques, qui recouperont les espaces Studios du sous-sol. Sciences-Po – Paris possède un département « École du Journalisme » qui aura besoin de studios TV, Radio, de régies techniques, etc.,
- REP pilote l’ensemble des lots, jusqu’à l’ameublement complet des espaces communs : halls, salles projets, cafétéria, bibliothèque !
Et le site restera une forteresse secrète pour le commun de mortels, et imprenable : 2 bornes anti-bélier arrêtant net un camion de 7,5t à 40km/h, venant de 80m de voie publique, décourageront ceux qui penseraient prendre la place !
Les étudiants sont attendus au lendemain de la livraison de l’ouvrage TCE, pour la rentrée scolaire 2021.
